Chapelle de Fourches
Pourtant, en son temps cet établissement devait connaître une certaine notoriété. Abritant quelques frères en temps normal, elle s’animait lors de réception. L’établissement de Fourches-En-Gâtinais apparaît et est cité pendant le procès des Templiers.
Le Templier Guillaume d’Herblay ; ancien aumônier de Philippe Le Bel ; déclare avoir été reçu dans l’Ordre en la chapelle de Fourches-En-Gâtinais. Le personnage qui le reçoit en cette occasion est Jean Du Tour, trésorier du Temple à ce moment là. Ceci se passe en 1284 "entre moissons et vendanges" en présence d’autres templiers cités par Guillaume d’Herblay : Robert le Picard précepteur de Fourches et Pierre de Cormeilles précepteur de Savigny
Nota : (Robert le Picard est mentionné en 1297 lors d’une réception à la commanderie de Beauvais à quelques distances de Fourches).
Un autre templier, Pierre de Torteville, déclare avoir été reçu en 1281 à Fourches par le même Jean du Tour.
Philippe le Bel naît dans son château de Fontainebleau et meurt à l’issue d’une chasse dans l’immense forêt environnante.
A l’ouest de la ville actuelle de Fontainebleau s’étend la région du Gâtinais. Plusieurs établissements de l’Ordre Du Temple, commanderies, maisons ou humbles granges s’y établissent dès le XIIème siècle.
Tout près du village du Vaudoué, se trouve la commanderie de Fourches-en-Gâtinais. Si aujourd’hui on approche cet établissement par un chemin forestier, au Moyen Age, il était environné de terres cultivées. Vision romantique ou fantôme abandonnée par le temps ? La tour-clocher apparaît au-dessus de la futaie : à ce jour il ne subsiste que les ruines de la chapelle. Des bâtiments de la commanderie, il ne reste que les soubassements des murs mis au jour au cours des différentes fouilles et restaurations.
Lors de sa réception il lui aurait été dit qu’il peut s’unir charnellement à un frère si quelque ‘’chaleur naturelle’’ le prenait. Il ajoute qu’il ne l’a jamais fait et doute que cela se soit fait dans l’ordre..
Souvent interrogé, il précise, à l’occasion d’une déposition : ‘’J’ai souvent vu sur l’autel une tête d’argent qu’adoraient les dignitaires tenant chapitre… Elle avait deux faces, un aspect terrible, et une barbe d’argent’’. Il pense qu’on la montrait avec d’autres reliques (sous-entendu : il s’agit d’une relique parmi d’autres). Dans une autre déposition, il n’est plus sûr d’avoir vu cette tête.
Ses aveux ont-ils un sens ? Il est condamné à la prison perpétuelle par le synode de Sens que dirige le jeune frère de Marigni, ministre de Philippe le Bel et conspirateur contre L’Ordre du Temple.
Documents CRDMA Claude Clément Perrot. - © Photos JM Lagarde