Vaisselle des Templiers
Samedi 18 juin 2016 dans la chapelle des Templiers de Fourches (Le Vaudoué, Seine-et-Marne).
Les chevaliers du Temple ont toujours fasciné et fascinent encore. On leur attribue, secrets, trésor et malédiction, mais en fait, en dehors des chapelles qui subsistent encore çà et là, on possède peu d’objets leur ayant appartenu. C’est pourquoi, le 18 juin 2016, le Centre de Recherche et de Documentation Médiévales et Archéologiques de Saint-Mammès à présenté dans la chapelle de Fourches, une collection unique d’objets issus de la vaisselle de ces moines soldats.
Les poteries des Templiers
C'est sous un ciel mitigé que s'est déroulée cette exposition éphémère, hors du commun, pour les passionnés d'Archéologie et des chevaliers de l'ordre du Temple. Située en zone boisée protégée, sur le parcours du GR1, la chapelle de Fourches, propriété du CRDMA, fût, le temps d'une après-midi, le siège d'un salon d'exposition d'objets d'art populaire, ayant appartenu aux Templiers.
Une trentaine d'objets, pichets, marmites, coquemars, oules à lèvres, tasses polylobées, cuillères en métal, couteau, et raclette à pétrin représentaient pour l'essentiel, la vaisselle de ces moines soldats. Parmi ces objets, des poteries funéraires (XIIIème siècle) ont été retrouvées lors de fouilles de tombes autour de la chapelle. Ces pichets sont caractéristiques par leur couleur (mélange de terre rouge et de silice de la forêt de Fontainebleau) par leur finesse (inégalable aujourd'hui même avec les techniques modernes) par leur anse (dont certaines possèdent des marques de pouce ou de croix), et par les trous effectués au couteau dans la partie basse de la poterie, qui servaient à mettre du charbon de bois incandescent avec de l'encens, couvrant l'odeur désagréable de la personne décédée. A la fin de la cérémonie, ils étaient enfouis dans la tombe, avec le défunt.
Site Templier de Fourches ©? Photos JM Lagarde
Les objets usuels
Des pichets à anse sans bec verseur servaient de récipient pour le liquide (eau, vin...) Il s'agit d'une poterie très fine fabriquée en utilisant la technique du tournage. Les marmites et les coquemars (en latin quoquere) servaient à cuire dans le feu de l'âtre, les aliments, l'eau des tisanes, ou la viande que l'on faisait bouillir plusieurs fois. Les traces noires visibles sur le fond des poteries exposées, attestent de leur utilisation.
Les tasses polylobées, céramique, à pâte claire très fine et à glaçure verte, sont présentes essentiellement au sud-ouest du Bassin parisien (Dourdan). Elles permettaient de partager les boissons qu'elles contenaient. Un lobe était attribué à chaque buveur, ce qui permettait d'éviter la propagation des maladies.
L'insolite
L'objet le plus curieux est le manche de cuillère ornée d'une vierge allaitant. On suppose qu'il s'agit d'un moulage réalisé dans un alliage (non déterminé), introduit en force, dans le manche de la cuillère. Les autres modèles retrouvés sur le site de Fourches, sont en métal cuivreux de forme ovale ou ronde, parfaitement conservés.
Le couteau avec son manche en os a résisté aux caprices du temps et aux époques tumultueuses. La raclette à pétrin mise à jour, non loin d'un four à pain semi-ovalaire restauré il y quelques mois, présage d'une activité culinaire importante. Le CRDMA procède à l'aménagement du site. Ce travail de passionnés permet aux visiteurs de mieux comprendre l'organisation de la vie des Templiers et des hospitaliers présents dans la région de Seine et Marne.
Elle souhaite, par le biais de ses expositions, sensibiliser le public sur la préservation de la chapelle de Fourches en poursuivant d'importants travaux de consolidation des vestiges. Vous souhaitez apporter votre aide? Consultez le blog du Centre de Recherche et de Documentation Médiévales et Archéologiques de Saint-Mammès.
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