Achères la Forêt
Actus journées du Patrimoine
Village d'art préludien de Chomo
24 rue de Paris Forêt
Tarif unique réduit 3€ - Animations gratuites
www.amisdechomo.com
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Samedi 21 & Dimanche 22 septembre
Visites libres de 11h à 18h
Visites guidées 11h & 15h
Hommage à Laurent Danchin par PIF
De 16h à 18h
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Exposition le Village d'art préludien de Chomo fête ses 60 ans d'ouverture
Salle des fêtes (58 av du Closeau) de 10h à 18h
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Textes autour de Chomo en musique  - samedi 21 septembre ;
Interprétrés par Amélie et Clara Danchin
18h
LES PLATIERES D'ACHERES LA FORET / MEUN
Endroit caractéristique ou l'on peut admirer les platières, formations géologiques gréseuses, protégées par le patrimoine...
Constituée d'une dalle de grés apparente, fissurée par endroit, elle est recouverte ça et là d'un sol mince et pauvre ou s'est installée une mosaique de milieux naturels qui abrite une faune et une flore caractéristiques. Au détour d'une ballade promenez -vous dans cet endroit magique si proche de notre village!
LE GATINAIS, ANCIENNE PROVINCE AUX LIMITES EFFACEES
Au cours des âges, le nom de Gâtinais s’appliqua indistinctement à une vaste contrée entre Seine et Loire, avec pour a xe central la région comprise entre les vallées de l’Essonne et du Loing.
C’est aujourd’hui une mosaïque de pays variés, s’étendant sur trois régions administratives (Ile-de-France, Centre, Bourgogne) et quatre départements (Essonne, Seine-et-Marne, Loiret, Yonne)
QU'EST CE QUE LE GATINAIS FRANCAIS ?
Le Gâtinais français, c’est-à-dire approximativement le Gâtinais en Ile-de-France, comprend plusieurs petits pays :
Le Gâtinais beauceron (La Chapelle-la-Reine, Puiseaux) ;
Le massif de Fontainebleau et le pays de Bière (Perthes-en-Gâtinais, Milly-la-Forêt)
La vallée du Loing (Nemours, Château-Landon) ;
Le Bocage gâtinais (Lorrez-le-Bocage, Egreville).
On peut se baser sur deux critères principaux pour cerner le Gâtinais :
Historique : le Comté carolingien centré sur Château-Landon et la vallée du Loing ;
Agricole : le vignoble qui nous ramène sur la vallée de l’Essonne.
Les origines du Gâtinais remontent à l’époque mérovingienne : un "diplôme " de Sigebert, petit-fils de Clovis, mentionne le "pagus Wastinensis " vers 546.Ce territoire, cédé à Philippe 1er.
Cependant, les rois doivent garantir les coutumes du pays, et le Gâtinais conserve une forte individualité‚ jusqu’au XIIIe siècle. Il forme alors une circonscription religieuse précise : l’archidiaconné‚ du Gâtinais, divisé en trois doyennés : Milly, Ferrières et Château-Landon. Mais en 1404, la division est consacrée entre un Gâtinais orléanais centré sur Montargis, et un Gâtinais français, centré sur Nemours. Ce Gâtinais éclaté s’efface à la Révolution, après une proposition non retenue de constituer un département du Loing autour de Montargis. Il est donc difficile d’arrêter une délimitation historique du Gâtinais.
Des Gâtines au Gâtinais riches
Le Gâtinais constitue surtout un ensemble géographique. Il se distingue des régions voisines par une forte proportion de sols pauvres. Cette contrainte a limité les défrichements pour la mise en valeur agricole. Depuis des siècles, le grand paysage du Gâtinais alterne bois, friches, pâturages, et cultures circonscrites aux meilleures terres. La distribution de ces différentes utilisations du sol s’est modifiée dans le temps et dans l’espace.
L’étymologie du mot Gâtinais, par sa racine franque wastina ou vast, indiquerait une région de terres incultes et désertes. Toutes les définitions de ce pays font allusion à sa médiocre fertilité, par exemple : " Le pays Gastinois est dénommé ainsi à cause des déserts, rochers et lieux sableux desquels il est plein que les habitants appellent gâtines " (Guide des chemins de France, 1553).
Au fil des siècles, même les terres les plus ingrates (sables, marécages...) ont été progressivement mises en valeur. La variabilité des sols a induit une diversité de terroirs. Dom Morin, historien du Gâtinais, écrit en 1630 : "L’homme a su tirer, par son travail et par son esprit ingénieux, le plus grand parti d’une contrée qui semblait à tout jamais déshéritée. Il y a là le plus bel exemple de la transformation des gâtines, paraissant vouées à la stérilité, en sol fertile donnant de belles récoltes de céréales. Ardouin-Dumazet fait le même constat dans son "voyage en France" en 1906 : " Le paysan a tiré parti de terres médiocres pour la plantation d’arbres et a même créé la culture maraîchère. "
Aujourd’hui, le Gâtinais est encore reconnu par ses productions agricoles (miel, safran, volailles…). Il est ainsi remarquable qu’une terre tirant son nom de sa stérilité ait conservé une identité grâce à ses produits.
Des produits agricoles renommés
La notoriété du Gâtinais s’est établie sur la qualité de ses productions agricoles depuis le Moyen-âge. Des foires se tenaient notamment à La Ferté-Alais, Maisse, Milly-la-Forêt et La Chapelle-la-Reine. Une grande part des produits de la terre était déjà destinée à approvisionner les marchés et les commerces de la capitale. L’inventaire du patrimoine culinaire de l’Ile-de-France retient, parmi les productions locales : l’asperge, le haricot chevrier, le cresson de Maisse, la menthe de Milly, le miel du Gâtinais, les volailles du Gâtinais, le lapin du Gâtinais et l’agneau d’lle-de-France. Mais nombre de productions traditionnelles sont abandonnées (orge de brasserie, pomme de terre, vin, pommes, noix, safran, chanvre…) ou ont un avenir incertain (cresson, plantes médicinales, élevage…
La ferme de Launay (XVIe siècle-XIXe siècle ) exploite les terres à blé du plateau. Elle seule subsiste de la seigneurie de Launay, comprenant en 1742 une maison noble, une ferme et une chapelle écartée et réputée du Xe siècle. Ce hameau isolé succède sans doute à un établissement antique dû à la présence d'une importante mare de platière, seul point d'eau à 3 kilomètres à la ronde sur la voie qui dessert le plateau.
Jusqu’à la Seconde guerre mondiale, les structures agricoles étaient constituées de petites exploitations agricoles assez pauvres de polyculture-élevage, appelées "bricoles" dans le Gâtinais beauceron. Chaque commune comptait plusieurs dizaines de ces petites fermes où travaillaient des familles entières. Aujourd’hui, il reste en moyenne 7 exploitations agricoles par commune assurant chacune 2 emplois.
Depuis plusieurs décennies, les progrès techniques de l’agriculture ont transformé le Gâtinais riche en "petite Beauce", du moins sur les plateaux. Les grandes cultures se sont généralisées (95 % de la superficie agricole utilisée). L’agriculture s’est repliée sur les meilleurs sols et a abandonné l’élevage ovin et bovin, délaissant les coteaux (vergers, pelouses sèches), les fonds de vallée (vergers, prairies humides et maraîchage)… et les terres forestières jadis très utilisées (parcours à bestiaux). La configuration actuelle des clairières suit exactement l’aptitude des sols à la grande culture.
Le Gâtinais et le grès
Le développement des rochers de grès parfois spectaculaire, le différencie du reste de l’Ile-de-France et des autres pays du Gâtinais. [Image hébergée par servimg.com] Affleurant sur environ 10 % des terres, le grès forme des paysages rocheux singuliers dans une région de plaine : une série de barres rocheuses orientées nord-ouest/sud-est entre Etampes et Nemours constitue un réseau de crêtes boisées qui cloisonne l’espace et de buttes-témoins qui composent des signaux-paysagers. La variété des formations gréseuses est décrite par un vocabulaire spécifique : tables, dalles, platières, calottes, pignons, chaos, blocs…Les rochers ont reçu des noms évocateurs : la Tortue, le Diplodocus, l’Eléphant…
Cette pierre a suscité dès la préhistoire un "art du grès " qui s’exprime par de nombreux abris sous roches ornés de gravures originales, des mégalithes et des ateliers de taille (le grès étant utilisé localement à la place du silex au néolithique). Le Gâtinais bellifontain compte parmi les régions de référence pour l’archéologie préhistorique en France.
L’extraction du grès se développa surtout à partir du XVIIe siècle et occupa des centaines d’ouvriers jusque’ en 1940. Ces carriers, enmarge de la vie rurale, ont fortement marqué l’histoire de plusieurs communes (parexemple, 200 carriers travaillaient à Champcueil avant 1940). Le métier était très pénible, la poussière de grès provoquait une maladie des bronches (la silicose) appelée le rhume de Saint Roch, patron des carriers. De nombreuses rues de Paris sont pavées de grès du Gâtinais.
Mais depuis le début du siècle, l'exploitation industrielle des sables de Fontainebleau a ouvert de grandes carrières. Ce sable très pur en silice, utilisé pour la fabrication d'optiques de précision et de silicium métal, a une importance économique nationale.
Cette pierre grise confère une unité au cœur des villages. Aujourd'hui, seules quelques carrières artisanales de pierre sont encore en activité.
UNE CAMPAGNE EN RELATION ETROITE AVEC LA VILLE
Les exploitations restent toutefois plus petites qu'en Beauce ou en Brie, régions agricoles limitrophes. Des exploitations orientées vers la grande culture sur 30 à 40 hectares, ce qui est très faible, se maintiennent encore. Certaines se diversifient pour compléter leurs revenus (maraîchage, petits élevages, accueil à la ferme...).
L'activité agricole a façonné‚ la personnalité‚ du pays à travers ses paysages. Le réseau de crêtes boisées et de petites vallées enveloppe des terroirs agricoles variés, particularisés par des productions spécialisées :
Le maraîchage dans les vallées de Boissy-le-Cutté, de Milly-la-Forêt et dans la plaine de Bière;
La cressiculture dans les vallées de la Juine, de l'Essonne et de l'Ecole,
Les plantes aromatiques et médicinales dans la vallée de Milly-la-Forêt
L'apiculture, surtout en vallée de l'Essonne et autour du massif de Fontainebleau.
Le Gâtinais français est resté à l'écart des grands axes de développement, et son économie essentiellement rurale jusqu'à une époque récente. Les vallées orientées nord-sud ont cependant facilité la communication avec la capitale et l'extension de l'urbanisation. Les moulins à eau se multiplièrent sur les rivières Essonne et Ecole pour nourrir Paris. La batellerie sur la Seine, puis l'avènement du chemin de fer favorisèrent l'écoulement des productions et des matières premières locales : plusieurs lignes appelées "tacots " convoyaient les betteraves, les légumes, le grès...
La villégiature parisienne se perpétue de nos jours par une proportion importante de résidences secondaires. L'agriculture, traditionnellement diversifiée, s'est tournée vers le touriste : près de 10 % des exploitations ont une activité d'accueil à la ferme (vente, gîtes...). La qualité des paysages du Gâtinais français en fait une terre d'élection pour les artistes, notamment peintres ou sculpteurs. Les villages ont fait l'objet d'efforts importants de restauration.
Texte tiré d'un article de Emmanuelle GUILMAULT "Au pays du miel, un parc qui fait mouche.", paru dans les Cahiers de l'Institut d'Aménagement et d'Urbanisme de la Région d'Ile de France